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II
L’ÉDITION DE 1669 ET LES ÉDITIONS DE 1670
APPROBATIONS DE NOSSEIGNEURS LES PRÉLATS
Approbation de Monseigneur de Comminges.

Ces pensées de M. Pascal font voir la beauté de son génie, sa solide piété et sa profonde érudition. Elles donnent une si excellente idée de la Religion, que l’on acquiesce sans peine à ce qu’elle contient de plus impénétrable. Elles touchent si bien les principaux points de la Morale, qu’elles découvrent d’abord la source et le progrès de nos désordres et les moyens de nous en délivrer, et elles effleurent les autres sciences avec tant de suffisance, que l’on s’aperçoit aisément que M. Pascal ignorait peu de choses de ce que les hommes savent. Quoique ces Pensées ne soient que les commencements des raisonnements qu’il méditait, elles ne laissent pas d’instruire profondément. Ce ne sont que des semences ; mais elles produisent leurs fruits en même temps qu’elles sont répandues. L’on achève naturellement ce que ce savant homme avait eu dessein de composer, et les lecteurs deviennent eux-mêmes auteurs en un moment pour peu d’application qu’ils aient. Rien n’est donc plus capable de nourrir utilement et agréablement l’esprit que la lecture de ces essais, quelque informes qu’ils paraissent, et il n’y a guère eu de production parfaite depuis longtemps qui ait mieux mérité selon mon jugement