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devons beaucoup de reconnaissance du soin qu’ils ont pris de les ramasser. Donné à Paris, le 5 septembre 1669.

François Malet de Graville Drubec.

LETTRE DE M. ARNAULD À M. PERIER, CONSEILLER DE LA COUR DES AIDES À CLERMONT

Ce 20 novembre [1669][1].

Je dois commencer, monsieur, par me réjouir de votre convalescence après une si grande maladie et vous faire des excuses de ce que je vous réponds si tard sur une affaire qui vous tient beaucoup à cœur ; je l’aurais fait dès le dernier ordinaire sans un accident qui m’a tout à fait troublé. Un fort honnête homme nommé M. Collé, qui était un des précepteurs des enfants qui étaient au Chesnay, était venu demeurer avec moi depuis trois mois ; j’en étais satisfait autant qu’on peut l’être d’une personne pour bien des raisons qu’il serait trop long de vous écrire. Dimanche, descendant pour aller voir un de ses amis qui le demandait, il tomba sur les degrés et se fît un trou à la tète qui ne paraissait rien d’abord et n’avait aucun mauvais accident. Mais 24 heures après il lui a pris une grande fièvre et des vomissements continuels dont il mourut mercredi. Gela m’a causé une très sensible affliction aussi bien que M. et Mme Angra qui ne s’en peuvent consoler, non seulement parce qu’il prenait la peine d’instruire leur fils, mais aussi parce qu’ils avaient pour lui une tendresse et une affection inimaginable, étant de l’humeur du monde la plus accommodante et la plus douce.

Voilà, monsieur, ce qui m’a empêché, non seulement de vous écrire plus tôt, mais aussi de conférer avec ces messieurs sur les difficultés de M. Le Camus. J’espère que tout s’ajustera, et que, hors quelques endroits qu’il sera assurément bon

  1. IIIe Recueil MS. du P. Guerrier, p. 286. — Cette lettre a été imprimée dans les Œuvres d’Arnauld, avec la date inexacte de 1668 (cf. Ed. de Lausanne, t. I, p. 642).