Page:Œuvres de Blaise Pascal, XII.djvu/257

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vanité ai libertinage et de l’irréligion, ce qui est plus important qu’on ne saurait croire pour les grands. Il y a de plus un air si grand, si élevé et en même temps si simple et si éloigné d’affecta tion dans tout ce qu’il écrit, que rien n’est plus capable de leur former l’esprit, et de leur donner le goût et l’idée d’une manière noble et naturelle d’écrire et de parler.

Le dessein qu’avait M. Pascal de se renfermer dans les preuves tirées, ou de la connaissance de l’homme, ou des prophéties et de diverses remarques sur l’Écriture, a fait qu’on n’en a pas trouvé d’autres dans ses papiers ; et il est certain qu’il avait quelque éloignement des raisonnements abstraits et métaphysiques, que plusieurs ont employés pour l’établissement des vérités de la foi. Mais il ne faisait pas le même jugement de quelques autres preuves plus sensibles, dont on se peut servir pour la même fin. Il était persuadé, au contraire, que celle que l’on tire de ce que la matière est incapable de penser, est fort solide, et qu’elle fait voir claire ment que l’âme n’est point matière, mais une substance d’un autre genre qui n’est point attaché au corps. Peut-être même que s’il avait eu le temps d’exécuter ce qu’il s’était proposé, il aurait mis celte preuve dans son jour, aussi bien que quelques autres de même nature *.

PLAN DE L’APOLOGIE D’APRÈS Mme PÉRIER

(Extrait du docteur Besoigne, Histoire de l’abbaye de Port-Royal, t. IV, p. 469.)

Voici le plan de l’ouvrage, tel que Mme Périer, sa sœur, le rapporte dans sa vie. Je copierai sans rien changer ses propres paroles qu’elle assure à son tour être les propres paroles de son frère.

S’il y a des miracles, il y a donc quelque chose au-dessus de ce que nous appelons la nature. La conséquence est de bon


1. C’est un des points qui touchent le plus Nicole ; cf. le Discours contenant en abrégé les preuves naturelles de l’existence de Dieu et de l’immortalité de l’âme. Voir les fr. 77, 5i2 et l’insistance de la famille à défendre les vues propres à Pascal, supra p. cxciv et p. cgxliii.