Page:Œuvres de Blaise Pascal, XII.djvu/269

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ment et agréablement. Elle s’ennuie sitôt qu’elle n’a plus que des pensées languissantes, ce qui lui arrive dans la solitude parce qu’elle n’y est pas si fortement remuée. C’est pour quoi ceux qui sont bien occupés d’eux-mêmes peuvent s’attrister, mais ne s’ennuient pas. La tristesse et l’ennui sont des mouvements différents. L’ennui cherche le divertissement, la tristesse le fuit. L’ennui vient de la privation du plaisir et de la langueur de l’âme qui ne pense pas assez ; la tristesse vient des pensées vives, mais affligeantes. M. Pascal confond tout cela.

Je pourrais vous faire plusieurs autres objections sur les Pensées qui me semblent quelquefois un peu trop dogmatiques et qui incommodent ainsi mon amour-propre qui n’aime pas à être régenté si fièrement.