Page:Œuvres de Blaise Pascal, XII.djvu/54

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commentaire, qui ne doute pas que Pascal soit janséniste, se demande si les Pensées sont une œuvre janséniste, et il croit pouvoir résoudre négativement la question « à la condition qu’il soit permis de considérer les pensées jansénistes de l’article XXIII comme se rattachant non à l’Apologétique de Pascal, mais à ses Provinciales qui en fait ne sont pas restées moins inachevées que ses Pensées[1]. »

Enfin, à l’exception de M. Margival qui reproduit à peu de chose près le classement de Havet, tous ces éditeurs sont également dogmatiques en ce sens qu’ils dispo sent les Pensées « suivant le plan voulu par l’auteur », s’appuyant surtout sur la préface d’Étienne Périer et le récit de Filleau de la Chaise, dont ils développent complaisamment les divisions et les subdivisions. Il suffit d’indiquer, comme type de ces restitutions, le travail du chanoine Rocher qui est plus ancien en date (1873) et qui n’est pas le moins intéressant. M. Rocher intitule sa publication : Apologie de la Religion disposée d’après le seul vrai plan de Pascal ; il imprime en tête le plan exposé par Pascal dans la conférence de Port-Royal, et les fragments sur Tordre. La première partie : Préparation des âmes à la foi, comprend trois livres : 1° Peinture de l’homme : Nécessité pour lui de connaître son origine et sa fin, c’est-à-dire d’étudier la religion (5 chapitres subdivisés eux-mêmes en paragraphes) ; 2° les philosophies, et les religions autres que le christianisme, ne peuvent satisfaire l’homme qui veut connaître son origine et sa fin ; 3° Du peuple juif ; son livre des écritures ; enseignement qu’il contient. Marques de la vraie religion. — La deuxième

  1. P. xli (note). — L’article XXIII est sur le miracle.