Page:Œuvres de Blaise Pascal, XII.djvu/63

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ici un souvenir d’enfance : « quand j’étais petit, je serrais mon livre » (fr. 371), et là le dialogue mystique avec Jésus (fr. 553). À la page 401 la note sur les Hommes naturellement couvreurs est en marge des réflexions sur les miracles. À la page 344 les mots « vertu apéritive d’une clé, attractive d’un croc » (fr. 55) interrompent une série de notes contre les Jésuites (fr. 924). À la page 402 se suivent immédiatement une note sur Escohar, une réflexion sur l’éloquence (26), une définition de l’égoïsme absolu (457). Voici ce qui est dicté sur une même feuille de papier recto et verso aux pages 201 et 202 : une réflexion sur les mauvaises raisons qu’on se donne pour expliquer la circulation du sang (fr. 96), une autre sur la meilleure méthode de persuader (10), une note sur le brochet et la grenouille de Liancourt (34i) suivie immédiatement de ce fragment : La vérité est si obscurcie en ce temps (864) et d’une plainte contre les malingres (sic) qui trahissent la vérité pour leur intérêt (583), puis vient une comparaison entre la machine d’arithmétique et les animaux (340), une réflexion sur les personnes qui mentent pour mentir (108) et sur les persécutions qui travaillent l’Église (859).

L’écriture elle-même est changeante : ici l’auteur est devant sa table de travail, et là il semble qu’il se soulève sur son lit et que d’une main fiévreuse, qui ne peut suivre la rapidité de la pensée, il fixe en traits inachevés le souvenir d’une nuit d’insomnie ; il y a des mots illisibles, non parce qu’ils ont été mal écrits, mais parce qu’ils n’ont été pour ainsi dire pas écrits.

Plusieurs fragments ont été dictés au crayon, et repassés ensuite à la plume d’une écriture qui s’est élargie et espacée. Le tout écrit tantôt sur des cahiers uniformes, et tantôt sur des feuilles volantes prises au hasard de la rencontre. Le fr. 818 est écrit au verso d’une lettre adres-