Page:Œuvres de Chapelle et de Bachaumont.djvu/249

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Hélas ! que n’ai-je assez de voix
Pour faire, autant que je voudrois,
Voir la parfaite ressemblance
Qu’a cette ardente diligence
Qui donne l’âme à tes exploits,
Et ton adorable clémence,
Qui fait si bien goûter les lois,
Avec les vertus qu’autrefois
Fit éclater par excellence
Un Romain1, pour qui la vengeance
De nos vieux ancêtres gaulois
Sur Rome et sur son insolence
Fonda cette vaste puissance,
Que sut si bien rendre aux François
Et partager avec Bizance
Charles2, que jusqu’à toi la France
A cru le plus grand de nos rois.

Eh bien, Muses ! et toi, Phébus !
Que ne les as-tu donc prévus,
Avec ton trépied, tes oracles,
Ces coups jusqu’à nous inconnus !
De tous ces vieux faits de bibus
Falloit il faire des miracles,
Et, les vrais miracles venus,
Demeurer supris et confus,
Rencontrer partout des obstacles,
Et confesser n’en pouvoir plus ?

Allez, allez, sœurs indiscrètes,


1. César.

2. Charlemagne.