Page:Œuvres de Chaulieu (Pissot 1777) - Tome 1.djvu/63

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        Et fertile en expédiens,
        En voit cent d’une seule vue ;
        Chaque jour tes heureux talens
        Aux Gens d’État si nécessaires,
        Des plus épineuses affaires
        Te feront des amusemens :
        Ainsi parmi les mouvemens
        Dont l’embarras paroît extrême,
        Le sage trouve des moments
        Pour habiter avec lui-même.

Surtout que la grandeur n’enfle point ton courage ;
Avec un esprit haut mêle un accueil si doux
Que, qui de ta fortune auroit été jaloux,
        Te pardonne tout l’avantage
        De ton odieuse splendeur,
        En faveur du modeste usage
        Que tu feras de ta grandeur.
        Mais hélas ! quoi qu’on puisse faire,
        La Prudence ne sert de rien :
        La fortune est femme et légère,
        Son caprice seul[1] la retient.
        Des plus aimables maîtresses
Elle a l’empressement et la vivacité ;
        Mais ses infidèles caresses
        Tiennent de leur légéreté.
Tremble donc au milieu de ta prospérité,
        

  1. Son caprice est son seul lien.