Page:Œuvres de Chaulieu (Pissot 1777) - Tome 1.djvu/66

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Lui, dont tu pris l’autorité
D’aller consacrant le mensonge,
Et de traiter de vérité
La vaine illusion d’un songe.

Encor[1], si telle qu’autrefois,
Toujours modeste en sa parure,
L’églogue faisoit la peinture
Des Bergers, des prés et des bois,
Ou qu’au bon siecle de Catulle,
Simple dans ses expressions,
Et de Virgile et de Tibulle
Elle chantoit les passions.

Mais non, de quelque rime rare,
De pointes, de raffinements,
Tu cherches les vains ornemens
Dont une Coquette se pare ;
Et suivant les égaremens
Où jette une verve insensée,
Tu négliges les sentimens
Pour faire briller la pensée.

Tel ne chantoit au bord des flots
Du Mincius, l’heureux Tityre,

  1. Cette strophe est autrement dans S. Marc, qui étoit fâché de n’avoir que partie de la correction que l’on voit ici. Il a suivi l’ancienne leçon, qui est médiocre.