Page:Œuvres de Chaulieu (Pissot 1777) - Tome 1.djvu/93

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Une autre loterie & plus grande & plus belle,
À tenter le Destin devroit vous obliger :
Toutes les plaines le savent
Que l’Inde & l’Euphrate lavent.
Nous voyons accourir les Peuples réjouis,
Qui tendent l’hameçon à cette riche proie :
Dans des projets flatteurs leurs cœurs épanouis
Attendent que pour eux le gros lot se déploie ;
Et quoi que la Fortune à la fin leur envoie,
Ces pensers qu’elle accorde à ces cœurs éblouis
Sont toujours un bien qu’elle octroie ;
Et, jusqu’au jour fatal que l’Espoir & la Joie,
À l’aspect du Néant seront évanouis,
Chacun roule à souhait sur dix mille louis.

Mais de vos billets blancs retouchons l’aventure.
Je trouve dans vos Vers certain air de murmure ;
Et, comme si j’avois réglé l’événement,
Vous vous plaignez discrétement ;
Vous louez ma candeur assez malignement ;
Vous savez en louange habiller une injure.
Quoi qu’il en soit, Abbé charmant,
Pour continuer la figure,
Et m’en servir plus justement,
Je vous aime candidement.
D’une amitié sincere & vraie
Vous recevrez chez moi le fidele secours ;
Et, quoique la candeur à présent vous effraie,