Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome IV.djvu/122

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Les principales expériences qui servent à connaître ces mouvements en l’amour.

Or, en considérant les diverses altérations que l’expérience fait voir dans notre corps pendant que notre âme (402) est agitée de diverses passions, je remarque en l’amour, quand elle est seule, c’est-à-dire, quand elle n’est accompagnée d’aucune forte joie, ou désir, ou tristesse, que le battement du pouls est égal et beaucoup plus grand et plus fort que de coutume ; qu’on sent une douce chaleur dans la poitrine, et que la digestion des viandes se fait fort promptement dans l’estomac, en sorte que cette passion est utile pour la santé.

Art. 98. En la haine.

Je remarque, au contraire, en la haine, que le pouls est inégal et plus petit, et souvent plus vite ; qu’on sent des froideurs entremêlées de je ne sais quelle chaleur âpre et piquante dans la poitrine ; que l’estomac cesse de faire son office et est enclin à vomir et rejeter les viandes qu’on a mangées, ou du moins à les corrompre et convertir en mauvaises humeurs.

Art. 99.