Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome IV.djvu/130

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quand l’estomac et les intestins manquent de lui en fournir.

Art. 109. En la joie.

Il est aussi quelquefois arrivé au commencement de notre vie que le sang contenu dans les veines était un aliment assez convenable pour entretenir la chaleur du cœur, et qu’elles en contenaient en telle quantité qu’il n’avait pas besoin de tirer aucune nourriture d’ailleurs. Ce qui a excité en l’âme la passion de la joie, et a fait en même temps que les orifices du cœur se sont plus ouverts que de coutume, et que les esprits coulant abondamment du cerveau, non seulement dans les nerfs qui servent à ouvrir ces orifices, mais aussi généralement en tous les autres qui poussent le sang des veines vers le cœur, empêchent qu’il n’y en vienne de nouveau du foie, de la rate, des intestins et de l’estomac. C’est pourquoi ces mêmes mouvements accompagnent la joie. (410)

Art. 110. En la tristesse.

Quelquefois, au contraire, il est arrivé que le corps a eu faute de nourriture, et c’est ce qui doit avoir fait sentir à l’âme sa première tristesse, au moins celle