Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome IV.djvu/447

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enfler ; et au lieu que le cœur s’enfle tout-à-coup, et après se désenfle peu à peu, les oreilles se désenflent plus promptement qu’elles ne s’enflent. Au reste, d’autant que le mouvement par lequel elles s’enflent ainsi et se désenflent leur est particulier, et ne s’étend point au reste de la veine cave et de l’artère veineuse, dont elles sont les extrémités, cela est cause qu’elles sont plus larges et autrement repliées, et composées de peaux plus épaisses et plus charnues que le reste de ces deux veines.

12. Description de la veine cave.

Mais, afin que tout ceci s’entende mieux, il faut ici plus particulièrement considérer la fabrique des quatre vaisseaux qui répondent au cœur ; et premièrement, touchant la veine cave, il faut remarquer qu’elle s’étend dans toutes les parties du corps, excepté dans le poumon, en sorte que toutes les autres veines ne sont que ses branches ; car même la veine porte, qui se répand partout dans la rate et dans les intestins, se joint à elle par des tuyaux si manifestes dans le foie qu’on la peut mettre de ce nombre. Ainsi l’on doit considérer toutes ces veines comme un seul vaisseau, qui se nomme la veine cave à l’endroit où il est le plus large, et qui contient toujours la plus grande partie du sang qui est dans le corps, lequel sang il conduit naturellement dans le cœur ; en sorte que s’il n’en contenoit que trois gouttes, elles quitte-