Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome IV.djvu/60

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dont je viens de parler, desquelles néanmoins elles diffèrent en ce que notre volonté ne s’emploie point à les former, ce qui fait qu’elles ne peuvent être mises au nombre des actions de l’âme, et elles ne procèdent que de ce que les esprits étant diversement agités, et rencontrant les traces de diverses impressions qui ont précédé dans le (345) cerveau, ils y prennent leur cours fortuitement par certains pores plutôt que par d’autres. Telles sont les illusions de nos songes et aussi les rêveries que nous avons souvent étant éveillés, lorsque notre pensée erre nonchalamment sans s’appliquer à rien de soi-même. Or, encore que quelques-unes de ces imaginations soient des passions de l’âme, en prenant ce mot en sa plus propre et plus particulière signification, et qu’elles puissent être toutes ainsi nommées, si on le prend en une signification plus générale, toutefois, parce qu’elles n’ont pas une cause si notable et si déterminée que les perceptions que l’âme reçoit par l’entremise des nerfs, et qu’elles semblent n’en être que l’ombre et la peinture, avant que nous les puissions bien distinguer, il faut considérer la différence qui est entre ces autres.


Art. 22. De la différence qui est entre les autres perceptions.

Toutes les perceptions que je n’ai pas encore expliqué