Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome IV.djvu/73

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cœur, ou bien qui agitent tellement les autres parties d’où le sang lui est envoyé, que ce sang y étant raréfié d’autre façon que de coutume, il envoie des esprits au cerveau (357) qui sont propres à entretenir et fortifier la passion de la peur, c’est-à-dire qui sont propres à tenir ouverts ou bien à ouvrir derechef les pores du cerveau qui les conduisent dans les mêmes nerfs. Car, de cela seul que ces esprits entrent en ces pores, ils excitent un mouvement particulier en cette glande, lequel est institué de la nature pour faire sentir à l’âme cette passion. Et parce que ces pores se rapportent principalement aux petits nerfs qui servent à resserrer ou élargir les orifices du cœur, cela fait que l’âme la sent principalement comme dans le cœur.


Art. 37. Comment il paraît qu’elles sont toutes causées par quelque mouvement des esprits.

Et parce que le semblable arrive en toutes les autres passions, à savoir, qu’elles sont principalement causées par les esprits contenus dans les cavités du cerveau, en tant qu’ils prennent leur cours vers les nerfs qui servent à élargir ou étrécir les orifices du cœur, ou à pousser diversement vers lui le sang qui est dans les autres parties, ou, en quelque autre façon que ce soit, à entretenir