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La joie et la tristesse.

Et la considération du bien présent excite en nous de la joie, celle du mal, de la tristesse, lorsque c’est un bien ou un mal qui nous est représenté comme nous appartenant.

Art. 62. La moquerie, l’envie, la pitié.

Mais lorsqu’il nous est représenté comme appartenant à d’autres hommes, nous pouvons les en estimer (377) dignes ou indignes ; et lorsque nous les en estimons dignes, cela n’excite point en nous d’autre passion que la joie, en tant que c’est pour nous quelque bien de voir que les choses arrivent comme elles doivent. Il y a seulement cette différence que la joie qui vient du bien est sérieuse, au lieu que celle qui vient du mal est accompagnée de ris et de moquerie. Mais si nous les en estimons indignes, le bien excite l’envie, et le mal la pitié, qui sont des espèces de tristesse. Et il est à remarquer que les mêmes passions qui se rapportent aux biens ou aux maux présents peuvent souvent aussi être rapportées à ceux qui sont à venir, en tant que l’opinion qu’on a qu’ils adviendront les représente comme présents.

Art. 63.