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134 LA DIOPTRIQUE.

vantage. On pourrait bien aussi, au lieu du verre hyperbolique NOPR, en trouver d’autres qui recevroient quelque peu plus grande quantité de rayons, mais ou ils ne feroient pas que ces rayons, venant de divers points de l’objet, s’assemblassent si exactement vers l’œil en autant d’autres divers points, ou il faudroit y employer deux verres au lieu d’un, en sorte que la force de ces rayons ne seroit pas moins diminuée par la multitude des superficies de ces verres qu’elle seroit augmentée par leurs figures, et enfin l’exécution en seroit de beaucoup plus difficile. Seulement vous veux-je encore avertir que ces lunettes ne pouvant être appliquées qu’à un seul œil, il sera mieux de bander l’autre ou le couvrir de quelque voile fort obscur, afin que sa prunelle demeure la plus ouverte qu’il se pourra, que de le laisser exposé à la lumière ou de le fermer par l’aide des muscles qui meuvent ses paupières ; car il y a ordinairement telle connexion entre les deux yeux que l’un ne sauroit guère se mouvoir en aucune façon que l’autre ne se dispose à l’imiter. De plus, il ne sera pas inutile non seulement d’appuyer cette lunette tout contre l’œil, en sorte qu’il ne puisse venir vers lui aucune lumière que par elle, mais aussi d’avoir auparavant attendri sa vue en se tenant en lieu obscur, et d’avoir l’imagination disposée comme pour regarder des choses fort éloignées et fort