Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/209

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ronne est beaucoup plus épais et plus rempli de nues que celui qui environne l’autre moitié BED : ce qui est cause que pendant le jour il s’y dilate beaucoup plus de vapeurs, et qu’au contraire pendant la nuit il s’y en condensé beaucoup davantage ; car la masse de la terre y étant moins échauffée, et la force du soleil n’y étant pas moindre, il doit y avoir plus d’inégalité entre la chaleur du jour et la froideur de la nuit ; et ainsi ces vents d’orient, que j’ai dit souffler principalement le matin, et ceux du nord, qui soufflent sur le milieu du jour, qui les uns et les autres sont fort secs, doivent y être beaucoup plus forts et plus abondants qu’en aucune autre saison. Et pourceque les vents d’occident qui soufflent le soir y doivent aussi être assez forts, par même raison que ceux d’orient qui soufflent le matin, pour peu que le cours régulier de ces vents soit avancé ou retardé, ou détourné par les causes particulières qui peuvent plus ou moins dilater ou épaissir l’air en chaque contrée, ils se rencontrent les uns les autres et engendrent des pluies ou des tempêtes a qui cessent ordinairement aussitôt après, à cause que les vents d’orient et du nord qui chassent les nues demeurent les maîtres. Et je crois que ce sont ces vents d’orient et de nord que les Grecs appeloient les ornithies, à cause qu’ils ramenoient les oiseaux qui viennent au printemps ; mais pour ce qui est des étésies, qu’ils observoient après