Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/235

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divisent en plusieurs grains tout pointus en forme de pyramides : car la chaleur qui se retire dans les pores de ces flocons au moment qu’un vent froid commence à les environner condense et resserre toutes leurs parties en tirant de leurs circonférences vers leurs centres, ce qui les fait devenir assez ronds ; et le froid, les pénétrant aussitôt après et les gelant, les rend beaucoup plus durs que n’est la neige. Et pourceque, lorsqu’ils sont un peu gros, la chaleur qu’ils ont au dedans continue encore de faire que leurs parties intérieures se resserrent et se condensent, en tirant toujours vers le centre, après que les extérieures sont tellement durcies et engelées par le froid qu’elles ne les peuvent suivre, il est nécessaire qu’ils se fendent en dedans, suivant des plans ou lignes droites qui tendent vers le centre, et que leurs fentes s’augmentant de plus en plus à mesure que le froid pénètre plus avant, enfin ils s’éclatent et se divisent en plusieurs pièces pointues qui sont autant de grains de grêle. Je ne détermine point en combien de tels grains chacun se peut diviser, mais il me semble que pour l’ordinaire ce doit être en huit pour le moins, et qu’ils se peuvent aussi peut-être diviser en douze ou vingt ou vingt-quatre, mais encore mieux en trente-deux, ou même en beaucoup plus grand nombre, selon qu’ils sont plus gros et d’une neige plus subtile, et que le froid qui les conver-