Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/243

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médiocre qu’elle n’avoit pas du tout pénétré jusques à leur centre. Il suivit après plusieurs autres telles roues jointes deux à deux par un essieu, ou plutôt, à·cause que du commencement ces essieux étoient fort gros, on eût pû dire que c’étoient autant de petites colonnes dé cristal dont chaque bout étoit orné d’une rose à six feuilles un peu plus larges que leur base. Mais il en tomba par après de plus déliés, et souvent les roses ou étoiles qui étoient à leurs extrémités étoient inégales. Puis il en tomba aussi de plus courts, et encore de plus courts par degrés, jusques à ce qu’enfin ces étoiles se joignirent tout-à-fait ; et il en tomba de doubles à douze pointes ou rayons assez longs et parfaitement bien compassés, aux unes tous égaux et aux autres alternativement inégaux, comme on les voit vers F et vers E. Et tout ceci me donna occasion de considérer que les parcelles de glace qui sont de deux divers plans ou feuilles posées l’une sur l’autre dans les nues, se peuvent attacher ensemble plus aisément que celles d’une même feuille ; car, bien que le vent, agissant d’ordinaire plus fort contre les plus basses de ces feuilles que contre les plus hautes, les fasse mouvoir un peu plus vite, ainsi qu’il a été tantôt remarqué, néanmoins il peut aussi quelquefois agir contre elles d’égale force et les faire ondoyer de même façon, principalement lorsqu’il n’y en a que deux ou trois l’une