Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/268

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jeter de petits feux, et peut—être aussi faire ouïr de petits bruits au moyen de quoi ces soldats semblent combattre. La seconde, qu’il y ait aussi en l’air de telles nues, mais qu’au lieu de tomber l’une sur l’autre, elles reçoivent leur lumière des feux et des éclairs de quelque grande tempête, qui se fasse ailleurs si loin de là qu’elle n’y puisse être aperçue. Et la troisième, que ces nues, ou quelques autres plus septentrionales de qui elles reçoivent leur lumière, soient si hautes que les rayons du soleil parviennent jusques à elles ; car si on prend garde aux réfractions et réflexions que deux ou trois telles nues peuvent causer, on trouvera, qu’elles n’ont point besoin d’être fort hautes pour faire paroître vers le septentrion de telles lumières après que l’heure du crépuscule est passée, et quelquefois aussi le soleil même au temps qu’il doit être couché. Mais ceci ne semble pas tant appartenir à ce discours qu’aux suivants, où j’ai dessein de parler de toutes les choses qu’on peut voir dans l’air sans qu’elles y soient, après avoir ici achevé l’explication de toutes celles qui s’y voient en même façon qu’elles y sont.