Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/278

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pourpre. Ce qui vient sans doute de ce que la même cause qui a coutume de retarder le tournoiement des parties de la matière subtile, étant alors assez forte pour faire changer de situation à quelques unes, le doit augmenter en celles-là, pendant qu’elle diminue celui des autres. Et en tout ceci la raison s’accorde si parfaitement avec l’expérience, que je ne crois pas qu’il soit possible, après avoir bien connu l’une et l’autre, de douter que la chose ne soit telle que je viens de l’expliquer. Car s’il est vrai que le sentiment que nous avons de la lumière soit causé par le mouvement ou l’inclination à se mouvoir de quelque matière qui touche nos yeux, comme plusieurs autres choses témoignent, il est certain que les divers mouvements de cette matière doivent causer en nous divers sentiments ; et comme il ne peut y avoir d’autre diversité en ces mouvements que celle que j’ai dite, aussi n’en trouvons-nous point d’autre par expérience dans les sentiments que nous en avons, que celle des couleurs. Et il n’est pas possible de trouver aucune chose dans le cristal MNP qui puisse produire des couleurs, que la façon dont il envoie les petites parties de la matière subtile vers le linge FGH, et de là vers nos yeux. D’où il est, ce me semble, assez évident qu’on ne doit chercher autre chose non plus dans les couleurs que les autres objets font