Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/281

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ficie extérieure qu’en l’intérieure, et le second tout au contraire, ainsi qu’il se voit par expérience. Mais, afin que ceux qui savent les mathématiques puissent connoître si le calcul que j’ai fait de ces rayons est assez juste, il faut ici que je l’explique.

Soit AFD[1] une goutte d'eau, dont je divise le demi-diamètre CD ou AB en autant de parties égales que je veux calculer de rayons, afin d’attribuer autant de lumière aux uns qu’aux autres. Puis je considère un de ces rayons en particulier, par exemple EF, qui au lieu de passer tout droit vers G, se détourne vers K, et se réfléchit de K vers N, et de là va vers l’œil P ; ou bien se réfléchit encore une fois de N vers Q, et de là se détourne vers l’œil R. Et ayant tiré CI à angles droits sur FK, je connois de ce qui a été dit en la Dioptrique, que AE ou HF et CI ont entre elles la proportion par laquelle la réfraction de l’eau se mesure ; de façon que si HF contient 8000 parties, telles que AB en contient 10000, CI en contiendra environ de 5984, pourceque la réfraction de l’eau est tant soit peu plus grande que de trois à quatre ; et pour le plus justement que j’aie pu la mesurer, elle est comme de 187 à 250. Ayant ainsi les deux lignes HF et CI, je connois aisément les deux arcs FG, qui est de 75 degrés 44 minutes, et FK, qui est de 106,30. Puis ôtant

  1. Figure 22.