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DISCOURS NEUVIÈME.

DE LA COULEUR DES NUES ET DES CERCLES OU COURONNES QU’ON VOIT QUELQUEFOIS AUTOUR DES ASTRES.


Après ce que j’ai dit de la nature des couleurs, je ne crois pas avoir beaucoup de choses à ajouter touchant celles qu’on voit dans les nues ; car premièrement, pour ce qui est de leur blancheur et de leur obscurité ou noirceur, elle ne procède que de ce qu’elles sont plus ou moins exposées à la lumière des astres ou à l’ombre tant d’elles-mêmes que de leurs voisines. Et il y a seulement ici deux choses à remarquer, dont l’une est que les superficies des corps transparents font réfléchir une partie des rayons qui viennent vers elles, ainsi que j’ai dit ci-dessus ; ce qui est cause que la lumière peut mieux pénétrer au travers de trois piques d’eau qu’elle ne fait au travers d’un peu d’écume, qui n’est toutefois autre chose que de l’eau, mais en laquelle il y a plusieurs superficies, dont la première faisant réfléchir une partie de cette lumière et la seconde une autre partie, et ainsi de