Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/302

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dessous en forme d’un grand cercle tout blanc ; et même qu’il suffit à cet effet que la nue soit ronde et un peu plus pressée en son circuit qu’au milieu, sans que l’anneau de glace doive être formé. Mais lorsqu’il l’est, on peut voir, étant au-dessous vers le point K, jusqu’à six soleils, qui semblent être enchâssés dans le cercle blanc ainsi qu’autant de diamants dans une bague ; à savoir, le premier vers E, par les rayons qui viennent directement du soleil, que je suppose vers A ; les deux suivants vers D et vers F, par la réfraction des rayons qui traversent la glace en ces lieux-là, où son épaisseur allant en diminuant, ils se courbent en dedans de part et d’autre, ainsi qu’ils font en traversant le prisme de cristal dont il a tantôt été parlé ; et pour cette cause ces deux soleils ont leurs bords peints de rouge en celui de leurs côtés qui est vers E, où la glace est le plus épaisse, et de bleu en l’autre, où elle l’est moins. Le quatrième soleil paroît par réflexion au point H, et les deux derniers, aussi par réflexion, vers G et vers I, par où je suppose qu’on peut décrire un cercle dont le centre soit au point K, et qui passe par B le centre de la nue, en sorte que les angles KGB et KBG ou BGA sont égaux, et tout de même KIB et KBI ou BIA ; car vous savez que la réflexion se fait toujours par angles égaux, et que la glace étant un corps poli, doit représenter le soleil en tous les