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TRAITÉ

poids ; car si on attache encore une poulie vers A (fig. 2), par laquelle on passe la corde ABCH, il ne faudra pas moins de force pour tirer H vers K, et ainsi lever le poids E, qu’il en fallait auparavant pour tirer C vers G. Mais si à ces deux poulies on en ajoute encore une autre vers D, à laquelle on attache le poids, et dans laquelle on passe la corde tout de même qu’en la première, alors on n’aura pas besoin de plus de force pour lever ce poids de deux cents livres que pour en lever un de cinquante sans poulie, à cause qu’en tirant quatre pieds de la corde on ne l’élèvera que d’un pied : et ainsi, en multipliant les poulies, on peut élever les plus grands fardeaux avec les plus petites forces.

On doit aussi remarquer qu’il faut toujours un peu plus de force pour lever un poids que pour le soutenir, ce qui est cause que j’ai parlé ici séparément de l’un et de l’autre.

LE PLAN INCLINÉ.

Si, n’ayant qu’assez de force pour lever cent livres, on veut néanmoins lever le corps F (fig. 3), qui en pèse deux cents, à la hauteur de la ligne BA, il ne faut que le tirer ou rouler le long du plan incliné CA, que je suppose deux fois aussi long que la ligne AB ; car, par ce moyen, pour le faire parvenir au point A, on y emploiera la force qu’il faut pour faire monter cent livres deux fois aussi haut. Et