Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/485

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

comme nous avons déjà remarqué. Pour la voix de nature ou naturelle, elle tient le milieu et elle le doit tenir, car autrement elle seroit mal nommée naturelle, si pour l’exprimer on avoit besoin de hausser ou d’abaisser excessivement sa voix. Enf‍in, la voix qui est désignée par ce caractère , est appelée bécarre, tant à cause qu’elle est la plus aiguë et la plus élevée, comme étant opposée à celle de bémol, que parcequ’elle divise l’octave en triton et fausse quinte, et c’est pour cela qu’elle est moins agréable que bémol.

Quelqu’un dira peut-être que cette main ou cette gamme n’est pas assez ample pour renfermer toutes les nuances des degrés ; car, comme on y montre la manière de passer de nature en bémol ou en bécarre, aussi devroit-on y mettre d’autres rangs de part et d’autre, comme nous avons fait en la f‍igure 16, af‍in d’avoir la même liberté de passer de bémol en nature ou en bécarre, ou de bécarre en nature ou en bémol, ce qui se conf‍irme de ce que les musiciens ordinaires se servent souvent de tels intervalles, qu’ils désignent ou par un dièse ou par un bémol, que pour cela ils ôtent de sa place.

À quoi je réponds qu’il y auroit par ce moyen un progrès à l’inf‍ini, mais que dans cette main on n’a dû exprimer simplement que les muances d’une chanson. Or on démontre que ces muances