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84 LA DIOPTRIQUE.

sent de quelque lieu qui fût plus proche ; et ensuite que ceux qui viendront de divers points, s’étant croisés dès l’entrée de ce tuyau, ne se décroisent point à la sortie, mais qu’ils aillent vers l’œil en même façon que s’ils venoient d’un objet qui fût plus grand ou plus proche.


Comme si le tuyau HF[1] est rempli d’un verre tout solide dont la superficie GHI soit de telle figure qu’elle fasse que tous les rayons qui viennent du point X, étant dans le verre, tendent vers S ; et que son autre superficie KM les plie derechef en telle sorte qu’ils tendent de là vers l’œil en même façon que s’ils venoient du point x, que je suppose en tel lieu que les lignes xC et CS ont entre elles même proportion que XH et HS ; ceux qui viendront du point V les croiseront nécessairement en la superficie GHI, de façon que, se trouvant déjà éloignés d’eux, lorsqu’ils seront à l’autre bout du tuyau, la superficie KM ne les en pourra pas rapprocher, principalement si elle est concave, ainsi que je la suppose, mais elle les renverra vers l’œil à peu près en même sorte que s’ils venoient du point v, au moyen de quoi ils formeront l’image RST d’autant plus grande que le tuyau sera plus long ; et il ne sera point besoin, pour déterminer les figures des corps transparents dont on voudra se servir à cet effet, de savoir exactement quelle est celle de la superficie BCD.

  1. Figure 30.