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86 LA DIOPTRIQUE.

trer en l’œil qu’autant de rayons de chaque partie de l’objet qu’il en est besoin pour mouvoir le nerf optique sans le blesser. Et lorsque, tout au contraire, ses actions sont trop foibles pour être senties, nous pouvons les rendre plus fortes, au moins quand les objets sont accessibles, en les exposant aux rayons du soleil tellement ramassés par l’aide d’un miroir ou verre brûlant qu’ils aient le plus de force qu’ils puissent avoir pour les illuminer sans les corrompre.

Puis, outre cela, lorsqu’on se sert des lunettes dont nous venons de parler, d’autant qu’elles rendent la prunelle inutile, et que c’est l’ouverture par où elles reçoivent la lumière de dehors qui fait son office, c’est elle aussi qu’on doit élargir ou rétrécir, selon qu’on veut rendre la vision plus forte ou plus foible. Et il est à remarquer que, si on ne faisoit point cette ouverture plus large que n’est la prunelle, les rayons agiroient moins fort contre chaque partie du fond de l’œil que si on ne se servoit point de lunettes : et ce en même proportion que les images qui s’y formeroient seroient plus grandes, sans compter ce que les superficies des verres interposés ôtent de leur force. Mais on peut la rendre beaucoup plus large, et ce d’autant plus que le verre qui redresse les rayons est situé plus proche du point vers lequel celui qui les a pliés les faisoit tendre. Comme si le verre GHI fait que