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112 FRANÇOIS VILLON

gddhi, juge, ou le faire venir du provençal capdet, du latin capitellum {cap'telhim)àÀrmnM\.\ï de capiit, chef : le fils aîné étant considéré comme le chef de famille; le second des enfants, le cadet, comme le petit chef. (Cf. Brachet, Dict. étyin. de la langue fr., s. v. cadel); par extension chef, d'une façon générale, et capitaine. D'autre part, cadès est la tran- scription du mot grec zaÔY);, juge. « KaSl:, -/.àoiri;, judex apud Tur- chos... Sic enim appellati ejusmodi judices, quod ex viris piis ac probis seligerentur. Id enim sonat vox xocStiç. » Du Cange, Glossarium ad scriptores mediae et infimae graecitatis (Pans, 1688, in-fol.), t. I, col, 532. Le mot cadtx avec le sens de juge se trouve dans la chronique rimée de La Prise d'Alexandrie, de Guillaume de Machaut, publiée par L. de Mas-Latrie pour la Société de l'Orient latin (Genève, 1877, in-8°) :

D'autre part les cadix estoient Qui leur fausse lov gouvernoient.

(P. 195, V. 6442-43.)

Déjà Ménage, au xviie siècle, avait envisagé les deux hypothèses de cadet avec le sens de juge et de capitaine, à propos du vers de Villon (Dict. étyniol. s. v. cadet). — Les étranges variantes du vers 135 prouvent que les scribes, sauf celui de C, étaient déroutés devant ce mot cadès (cadi) qu'ils ne connaissaient pas, car son emploi est des plus rares au moyen âge.

V. 136. — Pour estre jugié a mourir.

Locution. — <( Nostre Seigneur Jhesuscrit fut jugiez a crucifier. » Fr. 17068, fol. 23 vo. « Et pour ce qu'elle fut trouvée morte devant luy, l'ermite fut jugiez a pendre. » Ihid., fol. 59 \°. « Et Pilate, vostre pre- vost, le jugia a morir. » Fr. 981, fol. 41b (xve s.), etc. On disait aussi « juger à mort » : « Et supposons bien par les apparans que nous en veons et avons veu que vous serés jugiés a mort. » Froissart (édit.K. de Lettenhove), t. XIV, p. 64. — « Nous sommes tous jugiez a mort. » Fr. 957, fol. 123 ; de même fr. 1105, fol. 20^, etc., etc.

V. 138. — Pour quoi es tu larron de mer ?

Leçon de / contre les trois sources ACF qui donnent en mer. C'est cette forme de mer qu'on rencontre toujours aux xive et xve siècles, sauf en un cas douteux : « Un pirate larron de mer », Denis Foulle- chat, fr. 24287, fol. 95. Jean Perron dans sa traduction du Livre des Eschacs de Jacques de Cessoles où l'anecdote est rapportée, écrit « lar- ron de mer », fr. 578, fol. 74. Jean du Vignai donne « robeur de

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