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220 FRANÇOIS VILLON

V. 669. — Plus doulces luy sont que civettes.

La civette est un chat musqué qui fournit une humeur très odorante employée en parfumerie ; cette humeur elle-même : c'est comme s'il y avait « plus douces lui sont que beaunie, que benjoin » ;

Fleurant souef trop plus que cynamone

comme dit Montferrant dans ses Dou~e Dames de rethorique (fr. 11 74, fol. 25 vo). — Les pèlerins en Terre Sainte, aux xive et xve siècles, parlent souvent, dans leurs relations, du parfum produit par la civette, tel que Félix Faber dans son Evagalorium (1480-1483). Cf. Ch. Schéfer, Le voyage d'outremer de Jean Thènaud (Paris, 1864), p. xxvii. ■ — Parmi les parfums en honneur chez le duc de Berry figuraient la civette, la lavande, le baume, etc. Cf. J. Guiffrey, Inventaire de Jean, duc de Berry (1401-1416), t. I, p. cxxxviii, et articles 298, 299, p. 90. — Faisant allusion à ce huitain de Villon (v. 665-669), G. Paris remarque juste- ment que « c'est lui-même qu'il peint » (F. Villon, p. 145).

LV. — Après cette digression, Villon revient à ses peines de cœur dont il nous a entretenus dans le Lais. L'impression qu'il en avait gardée était bien forte après cinq ans; et c'est avec une émotion sincère qu'il nous fait ces confidences, en dépit de certaines formules qui relèvent de la poésie conventionnelle du temps.

v. 676. — Et souffroie tant de tonnent...

Et aucuns suefïrent tel torment.

Fr. 578, fol. 44'^.

Et n'en souffres plus tel torment.

Fr. 2230, fol. 212. — « Ixion le dampné a qui la roe faisoit tant de lourmens » Fr. 17080, fol. 135 \°.

v. 679-680. — J'eusse mis paine aucunement De moy retraire...

« Mais se mon beau cousin feust venu, je eusse mis paine de faire paix ou trêves.» Commynes, Mémoires (édit. Dupont), t. III (Preuves), p. 212.

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