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��FRANÇOIS VILLON

��qu'on relève dans le Missel de Paris. Il s'agit de la prière prononcée au moment où l'on met « l'encens ou cierge » : « Saint Père donques, en la <7race de ceste nuit, reçois le sacrifice matutinal de cest encens que sainte Eglise rent des euvres des mouches mielereuses, a toy, en ceste oblacion solempnel de cire, par les mains de tes menistres. » Fr. i8o, fol. LXXliib (xve s.). — Cf. J.Gilliéron, Généalogie des mois qui désignent V abeille (Paris, 1918, in-8°), 225e fascicule de la Bibliothèque de V École des Hautes Etudes.

— a masclné. Pour rendre l'image plus comique, sinon plus ragoû- tante, Villon emploie le mot maschier pour dire » a broyé avec les dents la cire avant de la faire fondre ». Le mot maschié est amené par le mot estront qui occupe tout d'abord l'attention. « Maichiez ung grant estron de chien », lit-on comme premier vers d'une charade (xive s.). Ct. Bulletin de la Soc. des anciens Textes franc., 1876, p. 79.

V. 1201. — Son seau davantage crachié.

Les explications les plus étranges ont été données au sujet de ce vers. Je pense qu'il signifie « son sceau préalablement mouillé de salive », ou bien « son sceau encore plus mouillé de salive », Cf. Revue critique, t. XLVIII(i9i4), p. 135-

V. 1 202-1 203. — Et quil ait le poulce escachié

Pour tout empreindre a une l'oye.

Le poulce escachié était aussi une mesure employée dans le commerce des tissus comme semblent l'établir les deux passages suivants d'une lettre de rémission du 13 juillet 1430 : « Hz marchandèrent des tissus de soye, [et] ledit Nicolas en print une pièce de deux aulnes cramoisy du large d'un posse escaché... Ledit Nicolas... prist deux desdiz tissuz l'un de... et l'autre de la largeur d'un posse escaché. n Longnon, Paris pendant la domination anglaise, p. 312. Cf. un autre exemple dans Godefroy qui cite le vers de Villon, au mot escaché.

Pour tout empreindre. Un pouce aplati, s'écrasant largement sur le

sceau de métal était nécessaire pour que la pression fût partout égale en même temps qu'énergique ; en outre, pour que l'empreinte fût parfaite- ment nette, il fallait l'obtenir d'un seul coup ; de là cette locution qui a bien l'air d'un proverbe :

En un coup tout n'est pas cmpraint.

(Coquillart, t. I, p. 196.)

« Avoit acoustumé empreindre en sa monnoie d'or une croix de saint André. » Tuetey, Testaments, p. 626.

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