Page:Œuvres de Hégésippe Moreau (Garnier, 1864).djvu/164

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Ayons le courage des larmes !

On insulte à ce qui n’est plus,
Et moi seul j’ose vous défendre :
Ah ! si nous les avions vaincus,
Ceux qui crachent sur votre cendre,
Les lâches, ils viendraient, absous
Par leur défaite expiatoire,
Sur votre cercueil à genoux,
Demander grâce à la victoire.

Ils sont tous morts, morts en héros,
Et le désespoir est sans armes ;
Du moins, en face des bourreaux
Ayons le courage des larmes !

Martyrs, à vos hymnes mourants
Je prêtais une oreille avide ;
Vous périssiez, et dans vos rangs
La place d’un frère était vide.
Mais nous ne formions qu’un concert,
Et nous chantions tous la patrie,
Moi sur la couche de Gilbert,