Page:Œuvres de Hégésippe Moreau (Garnier, 1864).djvu/196

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LE REVENANT


J’ai lu Pythagore, et souvent
Je me confie
À sa philosophie.
Après la mort, son, flamme ou vent,
Chose légère comme avant,
J’aimerai ce que j’aime en vie :
Fuyons un corps que nul ne bénira,
Vers mon pays mon âme s’en ira.

Si, rêveuse après mon trépas,
Vous, pleurez, Laure,
Et visitez encore
Ces champs où croissaient sous nos pas
Des fleurs… que je ne voyais pas :
À votre appel, sœur que j’adore,
Un feu follet en dansant vous suivra :
Pour vous aimer mon âme survivra.