Page:Œuvres de Hégésippe Moreau (Garnier, 1864).djvu/208

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Plus de chants, plus d’espoir : sur votre muse en deuil
Comment des éditeurs appeler le coup d’œil ?
Pour y saisir au vol une chanson, peut-être
Tous veillent maintenant au guichet de Bicêtre,
Et le public, sans foi dans vos noms sans crédit,
S’abonne chez Darmaing au scandale inédit…
Mais votre impatience en frémissant m’écoute.
Vous paîriez sans murmure un grand nom, quoi qu’il coûte ;
Eh bien ! pour éblouir et fixer le regard,
Secouez devant vous les éclairs d’un poignard ;
Marchez, frappez, d’un meurtre ensanglantez les rues ;
Devant la Renommée et la garde accourues,
Fiers, et pour piédestal prenant un corps humain,
Relevez-vous alors, des chansons à la main !


Le Corse


À l’heure où, pâle encore, le jour hésite à naître,
Une étrange rumeur passa sous ma fenêtre,
« N’est-ce pas au réveil la voix du carnaval ? »
Dis-je ; et dans le brouillard déchiré par les sabres,