Page:Œuvres de Hégésippe Moreau (Garnier, 1864).djvu/211

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à regret,
À tes abois Dieu sourit, les os pleuvent :
Chien parvenu, donne-moi ton secret.

Aux chiens lépreux, oui, le malheur m’égale :
Battu des vents, par la foule outragé,
Si je caresse, on a peur de la gale ;
Si j’égratigne, on m’appelle enragé.
Pour qu’au bonheur je puisse enfin renaître,
Dieu sait pourtant qu’un peu d’or suffirait ;
Bien peu… celui de ton collier peut-être :
Chien parvenu, donne-moi ton secret.

J’eus comme toi mes longs jours de paresse,
Un lit moelleux et de friands morceaux ;
J’ai frissoné sous plus d’une caresse,
D’abois moqueurs j’ai talonné les sots.
Puis dans la foule où l’on pousse, où l’on beugle,
J’ai vu s’enfuir Plutus qui s’égarait :
Pour devenir le chien de cet aveugle,
Chien parvenu, donne-moi ton secret.

Aux dominos sais-tu comment l’on triche ?
Nouveau Pâris, arbitre de beauté,
As-tu donné la pomme à la plus riche,