née, si le sommeil de la mort a des rêves, ta gloire posthume du moins te console aujourd’hui dans la tombe !
— Sa gloire, cousine ! interrompis-je en souriant avec tristesse.
— Oseriez-vous l’attaquer ?
— A Dieu ne plaise que je veuille arracher avec mes mains noires quelques brins de laurier à une tête de mort ! Mais si j’étais père et qu’on m’eût invité, comme tant d’autres, à souscrire pour le monument funèbre de la jeune Bretonne : « De grand cœur, aurais-je répondu ; mais à condition qu’on y gravera pour épitaphe :Ci-gît une honnête fille tuée à vingt ans par la manie d’écrire, et plus bas :Il est défendu de déposer des vers sur cette tombe ».
« Et quand même la foi que vous avez dans votre génie ne serait pas une
erreur, écrire, chanter, jeter de l’éclat et faire du bruit, est-ce bien là,
Thérèse, le rôle qui convient à une femme ? qu’en dites-vous ? Pour moi,
le cœur me saigne et la rougeur me monte au front, toutes les fois que je lis dans
un journal ces paroles ou l’équivalent :
« Une jeune dame qui
se cache sous le pseudonyme transparent de *** vient de publier un nouveau roman auquel la
vogue est assurée. Cette fois, plus de voile sur les situations, plus de réticence dans
les expressions. On devine que l’aimable auteur s’est inspirée de ses
souvenirs, etc… Prix : 7 fr. 50 c. »
« Cette annonce, à votre avis, n’est-elle pas le digne pendant de cette autre que j’entendis un jour hurler sur les tréteaux de la foire :
« Entrez, Messieurs et Dames ; vous y verre