Page:Œuvres de Spinoza, trad. Saisset, 1861, tome II.djvu/268

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plus bas : Ils ont cherché aussi à cacher le livre des Proverbes. Enfin au chapitre I de ce même traité (feuille 13, p. 2), il est dit : Certes, nous devons nommer avec reconnaissance Néghunja, fils d’Hiskias ; car, sans lui, nous courions risque de perdre le livre d’Ézéchiel, qu’on voulait soustraire aux regards, parce qu’il s’y trouve des paroles contraires à celles de la loi. Il suit clairement de tous ces passages que les docteurs de la loi tinrent conseil pour décider quels étaient parmi les livres saints ceux qu’il fallait admettre et ceux qu’il fallait rejeter. Ainsi donc, que celui qui veut être certain de l’autorité de tous les livres de l’Écriture recommence l’examen de chacun d’eux, et lui demande compte de ses titres.

Ce serait ici le moment d’examiner les livres du Nouveau Testament par la même méthode qui vient d’être appliquée à ceux de l’Ancien. Mais comme j’entends dire que de très-savants hommes et très-profonds dans la connaissance des langues ont entrepris ce travail, je renonce à m’y engager. Je ne suis point d’ailleurs assez versé dans la langue grecque pour oser prendre sur moi une tâche si difficile ; outre que les exemplaires des livres du Nouveau Testament qui ont été écrits en hébreu sont aujourd’hui perdus pour nous. Je vais donc me borner à toucher quelques points qui se rapportent à mon sujet, ainsi qu’on le verra dans le chapitre suivant.


CHAPITRE XI


ON RECHERCHE SI LES APÔTRES ONT ÉCRIT LEURS ÉPÎTRES À TITRE D’APÔTRES ET DE PROPHÈTES, OU À TITRE DE DOCTEURS. — ON CHERCHE ENSUITE QUELLE A ÉTÉ LA FONCTION DES APÔTRES.



Quiconque a lu le Nouveau Testament ne peut douter que les apôtres n’aient été prophètes. Mais comme les prophètes ne parlaient pas toujours d’après une révélation, et que cela n’arrivait même que fort rarement, ainsi que nous l’avons montré à la fin du chapitre I, nous pou-