Page:Œuvres de Théophile Gautier - Poésies, Volume 2, Lemerre, 1890.djvu/283

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Le Sonnet

 

Les quatrains du Sonnet sont de bons chevaliers
Crêtés de lambrequins, plastronnés d’armoiries,
Marchant à pas égaux le long des galeries
Ou veillant, lance au poing, droits contre les piliers.

Mais une dame attend au bas des escaliers ;
Sous son capuchon brun, comme dans les féeries,
On voit confusément luire les pierreries ;
Ils la vont recevoir, graves et réguliers.

Pages de satin blanc, à la housse bouffante,
Les tercets plus légers, la prennent à leur tour
Et jusqu’aux pieds du Roi conduisent cette infante.

Là, relevant son voile, apparaît triomphante
La Belle, la Diva, digne qu’avec amour
Claudius, sur l’émail, en trace le contour.