Page:Œuvres de Théophile Gautier - Poésies, Volume 3, Lemerre, 1890.djvu/222

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Ce serait la façon de trancher le problème.
Je me commanderais et je m’obéirais ;
Je m’aurais sous la main, et, quand je me voudrais,
Je n’aurais pas besoin de me pendre aux sonnettes.
Nul ne sait mieux que moi que j’ai des mœurs honnêtes,
Que je me suis toujours conduit loyalement.
Ainsi donc je m’accepte avec empressement,
Ah ! messieurs les blondins, si celui-là me trompe,
Vous le pourrez aller crier à son de trompe ;
J’empocherai votre or, et me le remettrai :
Vos billets pleins de musc, c’est moi qui les lirai.
D’ailleurs, je prends demain, qu’on me loue ou me blâme,
Mademoiselle Inez, ma pupille, pour femme.
Elle me soignera dans mes quintes de toux,
Et, près d’elle couché, je me rirai de vous,
Les Amadis transis, les coureurs de fortune,
Gelant sous le balcon par un beau clair de lune !
Et, quand j’apercevrai mon coquin de neveu,
De deux ou trois seaux d’eau j’arroserai son feu…



Scène 9

Géronte, Valère.

Géronte.–––
Eh quoi ! c’est vous encor ?

Valère.
Eh quoi ! c’est vous encor ?Mon oncle, je l’avoue,
C’est moi.

Géronte.
C’est moi.