Page:Œuvres de Théophile Gautier - Poésies, Volume 3, Lemerre, 1890.djvu/232

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Cent écus est-ce assez ?

Frontin.
Cent écus est-ce assez ?C’est peu… mais je les prends.

Géronte.
Je voudrais bien, avant de te donner la bourse,
Essayer…

Frontin.
Essayer…Comment donc !

Géronte, à part, mettant le chapeau.
Essayer… Comment donc !Je vais prendre ma course.
Et j’aurai le chapeau sans qu’il m’en coûte un sou !
Il ne me verra pas.

Frontin, à part.
Il ne me verra pas.J’ai compris, vieux filou.
––Haut.
Ah ! monsieur, c’est très mal de frustrer un pauvre homme ! ––
Une telle action me renverse et m’assomme ;
C’est affreux !… Il ne peut encore être bien loin ;
Afin de le trouver, bâtonnons chaque coin :
Tapons, faisons des bleus sur le dos de l’espace ;
Dans notre moulinet il faudra bien qu’il passe !
Frappons à tout hasard… Pan ! pan ! pan !… pif ! paf ! pouf !
En long, en large, en haut, en bas, en travers !…

Géronte.
En long, en large, en haut, en bas, en travers !…Ouf !…
Ah, la cuisse ! ah, le bras ! ah, le dos ! ah, l’épaule !

Frontin.