Page:Œuvres de Théophile Gautier - Poésies, Volume 3, Lemerre, 1890.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


COQUETTERIE POSTHUME


Quand je mourrai, que l’on me mette,
Avant de clouer mon cercueil,
Un peu de rouge à la pommette,
Un peu de noir au bord de l’œil ;

Car je veux, dans ma bière close,
Comme le soir de son aveu,
Rester éternellement rose
Avec du khol sous mon œil bleu.

Pas de suaire en toile fine ;
Mais drapez-moi dans les plis blancs
De ma robe de mousseline,
De ma robe à treize volants.

C’est ma parure préférée :
Je la portais quand je lui plus ;
Son premier regard l’a sacrée,
Et depuis je ne la mis plus.