Page:Œuvres de Vauvenargues (1857).djvu/288

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234 RÉFLEXIONS CRITIQUES réunies. Rien nempèche au moins de le croire; car pour- quoi le bon sens, qui est un don dela nature, ri en aurait-il pas l'agrément? La raison ne déplalt, dans la plupart des hommes, que parce qu'elle _y est étrangère'. Un bon sens naturel est presque inséparable d’une grande simplicité; et une simplicité éclairée est un charme que rien n' égale. Je ne donne pas ces louanges aux grâces d'un homme si sage, pour dissimuler ses défauts; je crois qu'on peut trouver dans ses écrits plus de style que d’invention, et plus de négligence que d’exactitude'. Le nœud et le fond de ses Contes ont peu «I’intéret, et les sujets en sont bas; on y remarque quelquefois bien deslongueurs, et un air de crapule qui ne saurait plaire ’. Ni cet auteur n'est parfait en ce genre, ni ce genre n'est assez noble. 2. ——- nortnw. Boileau prouve, autant par son exemple que par ses pré- ceptes, que toutes les beautés des bons ouvrages naissent de la vive expression et de la peinture duvrai; mais cette expression, si touchante, appartient moins a la réllexion, su- jette a l'erreur, qu`à. un sentiment trés-intime et très-fidèle de la nature ‘. La raison n'était pas distincte, dans Boileau, du sentiment : c'était son instinct 5 ; aussi a-t-elle animé ses écrits de cet intéret qu’il est si rare de rencontrer dans les ouvrages didactiques.

  • Le sens de cette phrase, qui n'est pas claire, est, je crois, que la mint

dépmt, dans la plupart des human, parce qu’elI¢ eu étrangère d Hrgréncat, qui nait du bon sem uni d la simplicité. —— G. _ I * [II y a trop de négligences et de platitudes. — \l.] `

  • [Vauvenargues trouve le genre des Contes de La Fontaine trop hs. Il est

familier, et peut-être pas assez varié; mais descend-il jusqu'a la bagease! et Ia licence va-t-elle |usqu'a la crapule'! Si cela est, que dira-t~on de Gré- îuIrt?I:|]y s des nuances dans le vice, et il estjusœ de ne pas les conlondre. • La s" édition ajoutait ici cette phrase que nous regrettons: « I.a vérité · se fane dans nes réflexions, et des mains pesantes et duru en emportait •· toute la fleur. · — G. · · ‘ [Donc on peut se servir de oe mot pour La Fontaine.-V.| (Voir la 1" nota du morceau précèdent.) - G.