Page:Œuvres de Vauvenargues (1857).djvu/422

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

308 ESSAI d'égard au pouvoir et au charme du sentiment. Ils char— gent leur mémoire d' un amas de connaissances inutiles; ill confondent l'érudition et l'étalage avec l’étendue du génie; et. ils aiment les sciences abstraites , parce qu’elles sont; épineuses et supposent un esprit profond. Partisans, pan; vanité, de tous les arts, ils parlent avec la méme emphasà d’un statuaire, qu' ils pourraient parler de Milton ; tous ceu ; qui ont excellé dans quelque genre, reçoivent de leur bol;. che les memes éloges; et, si le métier de danseur s'éleva.î ; au rang des beaux·arts, ils diraient de quelque sautent ; ce grand homme, ce grand génie, et ils 1'égaleraient à. Homer.; , A - à. Démosthènes et à Voltaire'. · ' É 59. — tata , ou LE Bon esprit'. / ï Égée, au contraire, est ne simple, et parait ne se piquer I de rien; il estime peu les sciences qui n'ont pour objet _ tu qu'une vaine spéculation, et il n’est ni savant ni curieux. g ng Tout ce qui est grand le transporte; le vice hardi des grands 4 hommes et leur gloire le frappent comme leur vertu, et Cromwell, d’Amboise et Vauban lui inspirent le même 4 respect; il hait cette grandeur d'ostentati0n que les esprits ui faux îdolâtrent, et qui impose a leur petitesse; mais la vé- six ritable l' enchante et s'empare de tout son cœur. Son âme, au- V obsédée des images du sublime et de la vertu, ne peut eue se attentive aux arts qui peîgnent de petits objets. Le pinceau · l naïf de Dancourt ‘ le surprend sans le passionner, patw · 1 que cet auteur comique n'a saisi que les petits traits et les t u grossièretés dela nature. Ainsi, il met une fort grande dilfé- . i rence entre ces peintures sublimes qui ne peuvent être î¤$· · pirées que par les sentiments qu'elles expriment, et celles ,,

  • Var. : « A Virgile, L Horace et a Démcsthënes. • ·

_• Ce portrait est la contre-partie de ceux qui précedent; on en devinm - -1 aisément Poriginal. —G. ; 2 ‘ Dancourt (Florent-Carton), ne L Fontainebleau le 1" novembre Mb 1 mort a Courcelle—Ie·Roi en Berri lc 16 décembre 1726, lit d'excelle¤œs études tm, sous le P. La Rue, qui voulait l'attacher A son ordre; mais Dancourt prüëü t- 1 le barreau au cloître. Dégotlté de la profession d'av0çat, il se tlt com6\ü¤‘· xa et devint en même temps acteur et auteur distingué. - B. au