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LIVRE DEUXIÈME




Jusqu’ici j’ai chanté la culture des guérets et le cours des astres ; c’est toi, Bacchus, que je vais maintenant célébrer, et, avec toi, les forêts, les vergers, et l’olivier qui croît si lentement. Viens, dieu de la vigne ! ici tout est plein de tes bienfaits : l’automne a couronné ces coteaux de pampres verdoyants, et la vendange écume à pleins bords dans la cuve. Viens donc ! dépose tes brodequins, et rougis avec moi tes jambes nues dans les flots d’un vin nouveau.

Et toi, à qui je dois ma gloire la plus brillante, ô Mécène ! viens me soutenir dans cette carrière que tu m’as ouverte, et déploie avec moi tes voiles sur cette mer immense. Je ne prétends pas cependant tout embrasser dans mes vers ; non, quand j’aurais cent langues, cent bouches, une voix de fer. Viens, côtoyons seulement le rivage, ne perdons pas de vue la terre ;