Page:Œuvres de Virgile (éd. Panckoucke, 1859).pdf/79

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

faisante, couper les nouveaux plants et les jeunes vignes de Micon.

DAMÈTE.

Ou lorsqu’ici, près de ces vieux hêtres, tu brisas l’arc et les flèches de Daphnis. Méchant que tu es ! irrité de les avoir vu donner à cet enfant, tu te désolais, et, si tu n’avais trouvé quelque moyen de lui nuire, tu serais mort de dépit.

MÉNALQUE.

Que feront donc les maîtres, si des valets fripons ont tant d’audace ? Mais moi, ne t’ai-je pas vu, misérable, surprendre dans des piéges et emporter un chevreau de Damon ? Lycisca avait beau aboyer ; tandis que je m’écriais : « Où fuit ce voleur ? Tityre, rassemble ton troupeau » ; déjà tu étais caché derrière les glaïeuls.

DAMÈTE.

Vaincu par mes chants, que ne me livrait-il le chevreau qu’avaient mérité et ma flûte et mes vers ? Si tu l’ignores, ce chevreau m’appartenait, et Damon lui-même en convenait ; mais me le livrer ! il ne le pouvait, disait-il.

MÉNALQUE.

Toi, vainqueur de Damon ? as-tu jamais seulement possédé une flûte dont la cire réunît les tuyaux ? N’est-ce pas toi, pâtre gros-