Page:Œuvres de Virgile (éd. Panckoucke, 1859).pdf/83

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DAMÈTE.

Que de fois Galatée m’a dit de douces paroles ! zéphyrs, portez-en quelque chose aux oreilles des dieux !

MÉNALQUE.

Que me sert, Amyntas, de n’être point l’objet de tes mépris, si, pendant que tu relances les sangliers, moi, je garde les filets ?

DAMÈTE.

Iolas, envoie-moi Phyllis ; c’est le jour de ma naissance : quand j’immolerai une génisse pour la moisson, viens toi-même.

MÉNALQUE.

Phyllis ! je l’aime, plus que toutes les autres ; car, elle a pleuré de me voir partir, et longtemps elle m’a répété : « Adieu, beau Ménalque, adieu ! »

DAMÈTE.

Le loup est funeste aux bergeries, la pluie aux moissons déjà mûres, l’Aquilon aux arbrisseaux, et à moi le courroux d’Amaryllis.

MÉNALQUE.

L’eau plaît aux champs ensemencés, l’arboisier aux chevreaux sevrés, le saule flexible aux brebis pleines, et à moi le seul Amyntas.