Page:Œuvres de Virgile (éd. Panckoucke, 1859).pdf/84

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DAMÈTE.

Pollion aime nos chants, bien qu’un peu rustiques ; muses, nourrissez une génisse pour le lecteur de vos vers.

MÉNALQUE.

Pollion, lui aussi, fait des vers d’un goût nouveau ; nourrissez pour lui un taureau qui déjà menace de la corne, et qui des pieds fasse voler la poussière.

DAMÈTE.

Puisse, ô Pollion, celui qui t’aime monter où il se réjouit de te voir parvenu ! Que pour lui coulent des ruisseaux de miel ! que pour lui le buisson épineux produise l’amome !

MÉNALQUE.

Que quiconque ne hait point Bavius, aime tes vers, ô Mévius ! et qu’il aille atteler les renards et traire les boucs.

DAMÈTE.

Bergers qui cueillez les fleurs et l’humble fraise, fuyez ce lieu : un froid serpent est caché sous l’herbe.

MÉNALQUE.

Craignez, ô mes brebis, de trop avancer : la rive est peu sûre ; le bélier lui-même n’a pas encore séché sa toison.