Pollion aime nos chants, bien qu’un peu rustiques ; muses, nourrissez une génisse pour le lecteur de vos vers.
Pollion, lui aussi, fait des vers d’un goût nouveau ; nourrissez pour lui un taureau qui déjà menace de la corne, et qui des pieds fasse voler la poussière.
Puisse, ô Pollion, celui qui t’aime monter où il se réjouit de te voir parvenu ! Que pour lui coulent des ruisseaux de miel ! que pour lui le buisson épineux produise l’amome !
Que quiconque ne hait point Bavius, aime tes vers, ô Mévius ! et qu’il aille atteler les renards et traire les boucs.
Bergers qui cueillez les fleurs et l’humble fraise, fuyez ce lieu : un froid serpent est caché sous l’herbe.
Craignez, ô mes brebis, de trop avancer : la rive est peu sûre ; le bélier lui-même n’a pas encore séché sa toison.