Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 11, 1838.djvu/335

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INTRODUCTION


mise en tête de la dernière édition d’édimbourg.




La Légende de Montrose fut écrite principalement dans la vue de placer sous les yeux du lecteur la triste fin de lord John Kilpont, fils aîné de William, comte d’Airth et de Menteith, et les singulières circonstances qui accompagnèrent la naissance et remplirent l’histoire de James Stewart d’Ardvoirlich, de la main duquel l’infortuné lord périt.

Notre sujet nous conduit à parler de sanglantes querelles, et nous devons commencer par en raconter une plus ancienne encore que celle à laquelle notre histoire se rapporte. Sous le règne de Jacques IV, une grande inimitié entre les puissantes familles de Drummond et de Murray divisa le comté de Perth. La première étant la plus nombreuse et la plus puissante, enferma cent soixante membres de l’autre famille dans l’église de Monivaird, et y mit le feu. Les femmes et les enfants des victimes qui avaient aussi trouvé un abri dans cette église, périrent dans la même conflagration. Un seul homme, appelé David Murray, échappa aux flammes par l’humanité d’un des membres de la famille Drummond, lequel le reçut dans ses bras au moment qu’il s’élançait du milieu du feu. Comme le roi Jacques IV gouvernait avec plus de vigueur que beaucoup de ses prédécesseurs, ce crime horrible fut sévèrement puni, et plusieurs des coupables eurent la tête tranchée à Stirling. En conséquence de la persécution exercée contre son clan, le Drummond par l’assistance duquel David Murray avait été sauvé, s’enfuit en Irlande, où il resta jusqu’à ce que, par l’entremise de celui qui lui devait la vie, il obtint de retourner en Écosse, sa patrie, où lui et ses descendants se distinguèrent sous le nom de Drummond-Eirinich ou Ernoch, c’est-à-dire Drummond d’Irlande ; et le même titre fut donné à leur propriété ou manoir.

Le Drummond-Ernoch qui vivait du temps de Jacques VI était un des forestiers du roi dans la forêt de Glenartney, et le hasard le fit employer à la recherche du gibier vers l’année 15888 ou 1589). Cette forêt était adjacente aux principaux endroits fréquentés par