Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 11, 1838.djvu/342

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diant du collège Mareschal est tout à fait originale ; et un mélange de talent, d’amour-propre, de courage, de grossièreté et d’orgueil, ne fut jamais plus heureusement conçu. Ses discours, nombreux comme ils le sont, portent tous un cachet particulier, et, suivant nous, ils sont extrêmement divertissants. »




Pendant que ces pages étaient livrées à l’impression, l’auteur recevait du gentleman qui porte actuellement le nom de Robert Stewart d’Ardvoirlich, une lettre dans laquelle ce dernier racontait le meurtre de lord Rilpont d’une manière différente et plus vraisemblable que celle que donne l’évêque Wishart, dont le récit suppose une entière folie ou la plus noire trahison de la part de James Stewart d’Ardvoirlich, un des ancêtres de la famille actuelle de ce nom. Nous ne pouvons mieux faire que de donner une entière connaissance de ce document, plus détaillé que les histoires de cette époque.

« Quoique je n’aie pas l’honneur d’être personnellement connu de vous, j’espère que vous excuserez la liberté que je prends de m’adresser à vous au sujet d’un événement auquel vous avez fait allusion plus d’une fois, et qui concerne malheureusement un des ancêtres de ma famille. Je veux parler du meurtre de lord Kilpont, fils du comte d’Airth et de Menteith, en 1644, par James Stewart d’Ardvoirlich. Comme la cause de ce triste événement et la querelle qui l’amena n’ont jamais été clairement établies dans les histoires du temps auquel il se rapporte, et persuadé que, puisque, dans vos admirables romans sur l’histoire d’Écosse, vous avez adopté la version de Wishart, il peut en résulter une authenticité qu’elle ne mérite pas, je crois devoir, dans la vue de rendre justice, autant que possible, à la mémoire de mon aïeul infortuné, vous envoyer le récit de cette affaire tel qu’il s’est transmis dans la famille.

« James Stewart d’Ardvoirlich, qui vivait au commencement du XVIIe siècle, et qui fut le malheureux auteur du meurtre de lord Kilpont, devint le chef d’une des compagnies indépendantes levées dans les Highlands, à l’origine des troubles arrivés sous le règne de Charles Ier ; une autre de ces compagnies était commandée par lord Rilpont. Tous deux étaient unis d’une étroite et ancienne amitié. Lorsque Montrose arbora l’étendard royal, Ardvoirlich fut un des premiers à se déclarer pour lui, et on dit qu’il fut un des principaux qui entraînèrent lord Kilpont dans la même